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    Espace rural

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    اضحك Espace rural

    مُساهمة من طرف ait hado الثلاثاء 29 مايو 2012, 09:31




    Espace rural




    Rural : « qui relève de la
    campagne » (Les mots de la géographie) ; l’espace rural est donc
    l’espace de la campagne. Si le mot rural apparaît dès le XIV° siècle et
    s’il a été très employé, à partir du XIX° siècle par les spécialistes
    qui se sont intéressés à la campagne (habitat rural, paysage rural,
    histoire rurale, ethnologie rurale, géographie rurale, etc.),
    l’expression espace rural n’est devenue courante qu’à partir des années
    1960, le mot campagne (ou campagnes) lui ayant été préféré jusqu’alors
    pour désigner le « territoire » concerné.


    La
    notion est floue : « la campagne s’oppose à la ville » nous dit le
    Dictionnaire de la géographie de P.George. Soit, mais comme on définit
    toujours d’abord la ville, la campagne se définit par défaut : c’est ce
    qui reste quand on en a soustrait l’espace urbain. Or, comme la
    définition de la ville elle-même varie beaucoup d’un pays à l’autre, et
    parfois d’une administration à l’autre, celle de la campagne est
    également à géométrie variable. En France par exemple, appartiennent à
    la campagne les communes de moins de 2 000 habitants agglomérés, sauf si
    elles sont rattachées à une unité urbaine. Ailleurs, la limite
    supérieure admise pour que la population d’une commune reste rurale
    oscille généralement entre 1 000 et 10 000, mais elle peut s’abaisser à
    200 (Scandinavie) ou, au contraire monter à 20 000 ou même 50 000
    (Japon). Certains pays ajoutent à ce critère de population totale, une
    densité maximale, un pourcentage minimum d’agriculteurs, etc. ; d’autres
    définissent même la ville sur de stricts critères administratifs.

    La
    question se complique encore, du moins dans les pays occidentaux, avec
    l’homogénéisation des territoires qui tend à faire disparaître
    l’opposition classique ville/campagne. L’extension des espaces
    périurbains, à la fois urbains par leur fonctionnement (les emplois se
    situent dans les agglomérations) et ruraux par leur « paysage »
    (maison individuelle, paysages encore majoritairement végétaux) est la
    face la plus spectaculaire de cette homogénéisation. Mais, même hors des
    campagnes périurbaines, les ruraux tendent à occuper peu à peu les
    mêmes types d’emplois, à s’insérer dans les mêmes catégories
    professionnelles et à adopter les mêmes styles de comportements, de
    références et de représentations que les citadins. La question n’est
    d’ailleurs pas nouvelle puisque, dès 1959 Mendras affirme : « pas de
    solution de continuité entre la métropole, la grande ville, la petite
    ville, le bourg et le village », donc pas d’espace spécifiquement rural …
    Dans ces conditions on peut se demander si la notion d’espace rural a
    encore un sens. Oui, à condition d’en donner une définition soit
    qualitative, soit quantitative mais relative.


    Une définition qualitative peut
    s’appuyer sur trois critères essentiels. Premier critère, la densité :
    faible densité relative non seulement d’habitants, mais également de
    constructions, d’emplois, d’équipements, de commerces, de services, de
    voies de communications et, plus généralement d’interconnections.
    Second critère, le paysage : est rural un espace qui se caractérise par
    la prédominance de formations végétales dites « naturelles » (en
    réalité souvent fortement transformées par les sociétés humaines) :
    forêts, prairies, pacages, cultures, friches, steppe, désert, etc.
    Troisième critère, est rural un espace où les activités agricoles
    tiennent une place relativement importante, sinon en terme d’emploi, du
    moins par les surfaces qu’elles occupent.



    Il n’est pas possible de donner de
    l’espace rural une définition quantitative universelle, on l’a vu plus
    haut. En revanche, il est concevable d’en donner une qui soit valable
    hic et nunc, c’est-à-dire qui tienne compte de l’espace global dans
    lequel il est inséré. En effet, l’espace rural chinois ne peut pas se
    définir quantitativement de la même façon que l’espace rural français
    (même si les critères qualitatifs peuvent s’appliquer aux deux
    espaces), ne serait-ce que pour des différences de densité de
    population évidentes. Toutefois, dans chacun de ces deux pays, il est
    possible de définir, pour chacun des critères, des niveaux quantitatifs
    (densité de population et de services, poids des agriculteurs,
    pourcentage de couverture végétale) qui permettent de délimiter un
    espace que l’on considèrera comme rural et que l’on étudiera comme tel,
    à condition évidemment de ne pas le regarder comme un isolat, mais en
    fonction de sa situation dans un « système spatial » global qui contribue à le structurer, à le faire fonctionner et à le changer.



    L’intérêt pour l’espace rural, un
    peu passé de mode avec l’apparition des « nouvelles » géographies,
    reprend actuellement de la vigueur et ce, pour plusieurs raisons.
    L’analyse des paysages « naturels » est redevenue d’actualité avec la
    montée en puissance des préoccupations écologiques : considérés
    désormais comme des patrimoines environnementaux, ils focalisent
    l’intérêt des chercheurs sur la destruction du bocage, l’extension de
    la friche, la fermeture des paysages, le maintien des zones humides, le
    maintien de la biodiversité, et plus généralement la gestion des
    ressources naturelles et des paysages. La transformation des
    agriculteurs en prestataires de services, en jardiniers de la nature,
    mais également en pollueurs potentiels, a ouvert de nouvelles pistes de
    recherche. Celles –ci cherchent à mettre en évidence des relations
    renouvelées entre agriculture et territoires ruraux autour des idées de
    durabilité et de patrimoine. Par ailleurs, les changements opérés
    depuis une quarantaine d’années dans la société rurale traditionnelle
    notamment avec le « déversement » des citadins vers les campagnes
    périurbaines, incitent les chercheurs à regarder vers ces espaces qui,
    censés (à tort souvent) ne changer que lentement, se sont mis à muter
    brusquement. Enfin, la dilution de la population, des équipements et
    des activités liée à l’étalement urbain en fait un champ de recherche
    privilégié pour certaines thématiques comme celle du poids de la « distance » sur les sociétés locales, l’avenir des espaces de faible « densité » ou à l’inverse l’émergence d’espaces

    dits intermédiaires. Robert Chapuis





    Bibliographie


    [ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة] Bonnamour J. , 1993, Géographie rurale, position et méthode, Masson , Paris
    [ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة]
    Chapuis R., 1998, La géographie agraire et la géographie rurale, in
    Les concepts de la géographie, A. Bailly et al., Paris, A. Colin
    [ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة] Mendras H. , 1959, Sociologie de la campagne française, Paris, PUF
    [ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة] Thomas Ch., 1997, Rural geography, Routledge, Londres
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    مُساهمة من طرف ait hado الثلاثاء 29 مايو 2012, 09:40

    Gisements de roches ornementales du Maroc




    PERRIER R., Le Mausolée, n° 708, Août 1995, p.54-64




    Nous avons visité en mars 1995, au cours d'un périple de 5000 km, un
    certain nombre de carrières de roches ornementales du Maroc. Cet
    article ne prétend pas recenser toutes les carrières, car les
    renseignements disponibles au départ étaient incomplets et il n'existe
    pas d'organisme capable d'indiquer la situation, l'activité et la
    production des sites marocains.




    En cours de route, nous avons questionné un certain nombre de
    personnalités de l'industrie marbrière et obtenu des informations
    partielles sur ces sujets. Nous tenons à remercier particulièrement pour
    leurs informations : D. Aissaoui à Paris (commercialisation du marbre
    de Tazzarine), Casé à Casablanca (technicien de carrières), M. Mohcine,
    H. Zougari et A. Carli à Ain Atiq (Société Promomarbre), et A. El Halba
    à Boujad.




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    Fig. 1 - Carte structurale et carrières





    1 - Quelques indications historiques





    Les Romains, lors de la construction de la ville de Volubilis, ont a
    fait appel presque uniquement à un calcaire gris-bleu local du
    Jurassique; quelques une des statues trouvées étaient en marbre, et l'on
    remarque de rares traces de marbres dans les dallages de sols.



    Au cours de la période islamique, qui a débuté en 684 ou 705, la pierre a
    peu été employée : on a préféré l'architecture de terre dans le Sud, de
    brique ou blocages dans le Nord, les décorations en plâtre ou cèdre
    sculptés, les revêtements de céramique vernissée. Marbres et onyx ont
    cependant été utilisés en décoration par les bâtisseurs des dynasties
    Almohades et Mérinides du XII au XVIe siècle ; cependant les revêtements
    ont disparu, ou bien les édifices conservés ne se visitent pas, si bien
    que l'on ne dispose pas d'informations sur l'origine des marbres, qui
    ont pu être importés d'Andalousie (les marbres de Macaël étaient alors
    exploités). Sous les Saadiens (1548 à env. 1650), dont les tombeaux sont
    conservés à Marrakech, le marbre de Carrare a été importé pour
    l'édification des pierres tombales et des colonnes des mausolées, la
    sculpture des vasques et des chapiteaux : la marbre était dit-on troqué
    contre du sucre, poids pour poids : les marocains se félicitent de cet
    échange, considérant que le sucre a depuis longtemps disparu, tandis que
    le marbre reste. A la fin du XIXe siècle, le vizir Ba Ahmed fit
    importer à nouveau du marbre de Carrare, pour les dallages de son palais
    de la Bahia, dont les plaques ont inégalement résisté à l'exposition au
    soleil.




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    Fig. 2 - Architecture en terre dans l'Antiatlas : l'ancien ksar du Glaoui à Taliouine





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    Fig. 3 - Ville romaine de Volubilis, construite en calcaire jurassique local





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    Fig. 4 - Minaret de la Grande Mosquée de Casablanca, haut de 190 m, revêtu de travertin de Roudani





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    Fig. 5 - Colonnes en serpentinite bréchique verte et rouge de la Grande Mosquée, provenant de la région de Tiznit





    Si les premières entreprises de marbrerie ont été créées en 1912, la
    réelle période d'expansion se situe de 1945 à 1965, avec une production
    de 12000 t en 1965, due pour beaucoup à des entrepreneurs d'origine
    italienne. Puis un déclin s'amorce lors de la marocanisation des
    sociétés.




    La construction de la Grande Mosquée Hassan II à Casablanca, commencée
    en juin 1986 et achevée en août 1993, a assuré un nouvel essor de la
    production, faisant appel exclusivement à des roches ornementales
    locales, à l'exception des 45 vasques en marbre de Carrare. Il reste
    encore à compléter les bâtiments encadrant la place monumentale.



    Les revêtements en roches ornementales ont été fournis par les Grandes
    Marbreries du Sud (GMS), société créée en 1987 spécialement dans ce but.
    Les carrières produisaient 800 à 900 m3 par mois, une usine de
    transformation fut ouverte à Agadir ; au total 235000 m2 de roches
    ornementales ont été posés, dont 150000 m2 en façade et 1350 colonnes.
    Les principales roches utilisées ont été le travertin "Roudani" de
    Taroudannt, la pierre jaune-beige de Boujad, le granite rose et le
    granite gris de Tafraoute, le marbre rouge de Tioute, la serpentinite
    d'Emvi et le marbre vert de Ben Guerir.



    2 - Notions de géologie du Maroc




    Le Maroc a été divisé en plusieurs zones structurales entre le craton
    africain d'âge précambrien (orogenèse panafricaine) au Sud et la chaîne
    alpine du Rif au Nord, beaucoup plus récente (Eocène à Miocène
    supérieur).



    A - Le bouclier saharien :



    Le socle ancien de gneiss et migmatites du Tiris (3288 à 2373 Ma) a été
    métamorphisé pendant l'orogénèse éburnéenne (env. 2000 Ma), et intrudé à
    l'E par les granites d'Ain Bentili (2037 Ma). Il est recouvert en
    discordance à l'Est par le Protérozoïque supérieur (1100 à 750 Ma), et
    vers l'Ouest par les nappes des Mauritanides (mises en place à la fin du
    Dévonien vers 360 Ma, lors d'une phase calédonienne). Au Nord se
    superpose un bassin Paléozoïque très calme (Tindouf), et vers l'Ouest un
    bassin crétacé et tertiaire s'ouvrant vers l'Atlantique.



    B - L'Antiatlas :



    Dans les chaînons de l'Antiatlas, en bordure du Sahara, affleure une
    série paléozoïque modérément plissée, recouverte par la discordance du
    Crétacé supérieur.



    Le Précambrien affleure dans plusieurs massifs, depuis Ifni jusqu'au
    Jebel Sarhro et au voisinage d'Erfoud ; il comprend peut-être des
    terrains de l'Archéen, mais surtout du Protérozoïque
    volcano-sédimentaire : cette série est intrudée par deux séries de
    granites, les uns anciens 1700-2000 Ma (granites éburnéens), les autres
    beaucoup plus récents comme ceux de Tafraoute (549 Ma), rapportés à
    l'orogénèse panafricaine : au dessus, repose en discordance une série du
    Précambrien terminal ("Adoudounien"), formée de dolomies à
    stromatolites puis d'une série violacée "lie de vin", en conformité avec
    le Cambrien.



    Dans le Précambrien de Bou Azzer, au S de Ouarzazate, est connu un complexe de

    serpentinites,
    affleurant sur 50 km de long, et ayant fourni des minerais de cuivre et
    de cobalt ; les serpentinites sont surmontées de jaspes, de calcaires
    et autres sédiments marins, et pourraient représenter une suture
    océanique éburnéenne. D'autres petits affleurements de serpentinites
    sont connus jusque dans le Haut Atlas (Cherotzky, 1969).

    La série Paléozoïque de l'Antiatlas comprend environ 12000 m de
    sédiments marins, surtout formée de grès et d'argiles, dans lesquelles
    se trouvent plusieurs formations calcaires fournissant des roches
    ornementales :



    - à la base, une puissante barre de calcaires du Cambrien inférieur, comprenant des lentilles riches en

    Archaeocyathus
    (organismes proches des éponges, en forme de cône à double parois, avec
    des cloisons radiales reliant les deux parois) ; ces calcaires sont
    faiblement métamorphisés (légère recristallisation).

    - quelques bancs de calcaires noirs à

    Orthocères (nautiles déroulés) vers le sommet du Silurien).

    - récifs dévoniens en plusieurs localités, et calcaires pélagiques à

    Orthocères et Goniatites (Ammonites du Paléozoïque) à Erfoud.

    - quelques calcaires récifaux dans le Carbonifère près de Taouz.



    Le plissement hercynien s'est produit vers la fin du Carbonifère ; après
    une longue érosion se sont déposés en discordance le Crétacé
    continental (à ossements de Vertébrés), la dalle de calcaires récifaux
    cénomano-turoniens, puis les évaporites du Sénonien.



    C - La chaîne de l'Atlas



    Cette barrière montagneuse continue, culminant à 4167 m au Jebel Toubkal
    au dessus de Marrakech, est franchie par de rares cols à plus de 2000 m
    d'altitude, elle reste enneigée jusqu'au printemps. Vers l'WSW elle
    disparaît avant la côte près d'Agadir ; vers l'E elle se subdivise en
    deux branches encadrant les Hauts plateaux, la branche dirigée vers le
    NE étant appelée Moyen Atlas.



    Le Précambrien et le Paléozoïque affleurent largement dans le Haut Atlas
    Occidental, et différent peu des séries de l'Antiatlas ; ils sont
    cependant plus fortement déformés par l'orogénèse hercynienne, qui s'est
    accompagnée de quelques intrusions granitiques, dont la plus
    importante est celle du Tichka, qui a transformé les calcaires cambriens
    par métamorphisme de contact.



    Après les séries salifères du Trias, un vaste golfe marin se forme dans
    l'Est pendant le Jurassique inférieur et moyen, au cours d'une phase
    d'extension qui ouvre des fossés indépendants des directions
    hercyniennes : le Lias inférieur forme une plateforme carbonatée,
    parsemée de récifs au Lias moyen, l'ensemble ayant une épaisseur de 1000
    à 1200 m. Cette plateforme s'effondre au Lias supérieur, avec formation
    de deux sillons, l'un dans le Haut Atlas Oriental, l'autre dans le
    Moyen Atlas. La mer se retire au Jurassique supérieur ; le Crétacé
    inférieur est continental, après une phase de plissement se produit une
    vaste transgression marine du Cénomanien à l'Eocène, avec un épisode
    régressif au Sénonien. Dans l'Ouest au contraire, entre Agadir et
    Essaouira, la série marine est continue du Jurassique au Crétacé
    terminal.



    Le plissement et la formation des reliefs de l'Atlas sont liés
    principalement, après des phases mineures au Crétacé et à l'Eocène
    supérieur, au Miocène supérieur-Pliocène (étages mal datés dans les
    formations continentales) ; la déformation se produit surtout le long de
    faisceaux de failles longitudinales, avec un double déversement vers le
    N et le S. Il s'agirait d'une tectonique d'inversion des accidents
    anciens limitant les fossés d'effondrement jurassiques, en régime
    décrochant. Cette situation est assez comparable à la formation des
    Pyrénées, sauf qu'au Maroc il n'y a pas de métamorphisme associé.



    D - La Meseta :



    C'est massif hercynien pénéplané, recouvert de bassins de Crétacé
    supérieur-Eocène riches en phosphates ; ces derniers sont peu déformés
    par les phases alpines, au contraire de l'Atlas et du Rif.



    Le socle hercynien, intéressant pour ses roches ornementales, se
    rencontre dans trois massifs : les Jbilet au N de Marrakech, les Rehamna
    au N de Benguerir, et le "Massif Central" entre Casablanca et Azrou.
    Cette zone est caractérisée par la rareté des affleurements
    précambriens, une forte tectonique hercynienne (avec nappes dans l'Est),
    l'existence d'un métamorphisme régional dans l'Ouest, et des intrusions
    granitiques.



    Des calcaires se trouvent dans le Cambrien inférieur, des récifs dans le
    Dévonien inférieur (Tiflet) et le Dévonien moyen (Oued Yqem), des
    lentilles de calcaires dans le Viséen (précédant le flysch du Culm).



    Les intrusions granitiques hercyniennes forment plusieurs batholites
    âgés de 340 à 260 Ma (Carbonifère moyen à Permien), les plus jeunes
    étant post-tectoniques. Le raccourcissement produit par le plissement
    hercynien est orienté en gros NW-SE.



    Après pénéplanation de la chaîne hercynienne, plusieurs golfes marins
    venant de l'Atlantique (Haha, Doukkala, Plateau des Phosphates, Sillon
    sud-rifain) déposent une série transgressive du Crétacé supérieur à
    l'Eocène inférieur : elle inclue les bancs calcaires du Turonien
    (Calcaires de Boujad) et la série phosphatée du Maestrichtien-Yprésien,
    grande source de richesse pour le Maroc.



    E - La zone du Rif



    Le Rif est l'arc montagneux, culminant à 2448 m au Tidiquin, qui se
    raccorde à la chaîne bétique d'Espagne à travers le détroit de
    Gibraltar. Au Sud, son avant-pays descend en pente douce vers la vallée
    du Sebou. L'ensemble est formé de nappes déversées vers le Sud, avec une
    structure complexe encore sujette à de nombreuses discussions.



    Du Sud au Nord on rencontre l'avant fosse mio-pliocène, des nappes de
    calcaires et de flyschs, une dorsale calcaire, enfin la zone interne
    comprenant des nappes paléozoïques et cristallophylliennes. Ces
    dernières incluent le massif de péridotites peu serpentinisées de Bni
    Bouchra, comparables aux péridotites de Ronda en Andalousie et à celles
    de Lanzo dans les Alpes ; on a envisagé pour ces péridotites une origine
    intrusive, comme à Ronda, il s'agit plus probablement à notre avis
    d'une dénudation du manteau lors d'une ouverture océanique incomplète.



    Les nappes internes se sont mis en place assez tôt (Eocène), tandis que
    les nappes externes viennent s'intercaler dans le Miocène supérieur.



    3 - Les roches Ornementales




    A - Précambrien de l'Antiatlas



    Le massif de

    Tafraoute mérite une visite pour ses splendides
    paysages de boules granitiques roses : certaines boules ont été peintes
    de vives couleurs par un "artiste" belge qui a employé à cet effet 19
    tonnes de peinture ! Le massif, daté de 549 Ma, (phase panafricaine),
    est intrusif dans des granites et schistes du Précambrien plus ancien.
    Une carrière de granite gris clair à gros grain a été exploitée au câble
    diamanté pendant la construction de la Grande Mosquée ; les carriers de
    GMS, revenus depuis au cordeau détonant, produisent de beaux blocs de 4
    à 6 m3.

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    Fig. 6 - Paysage granitique de Tafraoute


    Une autre carrière GMS, accessible depuis Doutalzought, exploite un
    granite à grain moyen, légèrement rosé, comparé au Porriño de
    Galice ; elle a produit jusqu'à 600 m3 par mois au câble diamanté
    durant la période faste des dernières années, puis est revenue à l'usage
    de l'explosif, avec une activité réduite. Dans la même région une
    carrière a fourni à


    Tlata Tasrite un "granit" vert nommé Aourir (gabbro à dolérite selon la carte).

    Une serpentinite bréchique verte à taches rouges, proche du Rosso
    Levanto de Ligurie, a fourni la plupart des colonnes extérieures de la
    Grande Mosquée de Casablanca ; selon Mr Casé, elle provient de la
    localité d'

    Emvi dans la région de Tiznit. Il pourrait s'agir
    d'une petite masse ophiolitique précambrienne, comparable aux
    serpentinites mentionnées dans l'Antiatlas oriental à Bou Azzer.

    Près du douar de

    Nekob (prononcer N'rab), 23 km à l'WNW de
    Tazenakht (accès par 19 km de piste de montagne), le Précambrien II du
    Haut Atlas montre un petit affleurement de "serpentinite" dans une zone
    tectoniquement complexe et intrudée de granites (1786 Ma) ; en fait il
    s'agit d'un marbre vert clair, probablement dolomitique (densité 2,76),
    coloré par de la serpentine (antigorite), avec des taches gris violacé
    et localement des lamines noires. Ce marbre se trouve en bancs
    d'épaisseur métrique, à pendage de 60°, intercalé de couches de talc
    (qui font l'objet d'extractions artisanales). La carrière, qui n'a
    jamais été importante, est abandonnée depuis deux ans.

    B - Cambrien inférieur



    A

    Aglou, une puissante barre de calcaires du Cambrien inférieur a
    été exploitée par deux carrières, inactives à notre passage. Il s'agit
    d'un calcaire bleu noir à grain fin, à stylolites, riche en belles
    sections d'Archaeocyathus remplis de calcite blanche. L'aspect bréchique
    évoque un dépôt récifal de type mud mound, d'autant plus qu'on y
    observe des cavités irrégulières à remplissages d'onyx, évoquant les
    "stromatactis" des calcaires rouges dévoniens de Belgique et du
    Minervois. Ces Archaeocyathes ont été les premiers découverts au Maroc,
    par Bourcart, qui les trouva sur des galets de la plage en 1925 ; ils
    furent ensuite étudiés par Debrenne en 1964, qui détermina 25 espèces.
    Le massif, recoupé par une surface ancienne, est fortement karstifié, et
    les carrières n'ont pas encore atteint des niveaux moins altérés.

    Les carrières de l'

    Akhssass se trouvent à une vingtaine de km au
    NNW de la ville, et sont plus facilement accessibles depuis le Nord à
    partir de Tiznit. Le Cambrien inférieur du flanc E du massif précambrien
    d'Ifni a un pendage d'environ 25° E. Nous avons visité quatre de ces
    carrières, qui produisent un marbre blanc à grain fin, avec lamines
    vertes onduleuses, stylolites, nodules roses à limites stylolitisées ;
    le niveau productif forme une barre d'environ 6 m, avec bancs plus épais
    que ceux des marbres encaissants. L'exploitation est faite au câble
    diamanté, avec une faible activité actuellement ; l'accès se fait par
    pistes peu commodes.

    ait hado
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    مُساهمة من طرف ait hado الثلاثاء 29 مايو 2012, 09:41


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    Fig. 7 - Marbre cambrien de l'Akhssas A Ifrane de l'Antiatlas, un
    calcaire récifal rouge, riche en Archaeocyathus recristallisés (et
    difficiles à déterminer), forme une barre d'environ 25 m, incluse entre
    des schistes violacés. Ce calcaire de couleur rouge violacé s'altère en
    boules, il est fortement karstifié ; ses défauts sont des taches
    blanches et de nombreux stylolites stratiformes. La carrière, de petite
    taille, est inactive depuis deux ans.


    Près d'

    Imi Mqourn, le Cambrien inférieur enveloppant le massif
    précambrien de Tafraoute produit le Blanc d'Agadir (Société Mabo, ou
    Marbreries de Bouskoura) ; c'est un calcaire marmorisé massif, peu
    métamorphique (stylolites encore visibles), formant des boules en
    surface (phénomène plus commun dans les granites que dans les
    calcaires). L'exploitation a commencé par les boules, et se poursuit
    maintenant dans la masse au câble diamanté. Une autre carrière plus au
    NE produit le Gris d'Agadir dans la même formation.


    Le Rouge Agadir provenait de

    Touraght, 29 km au Sud de
    Taroudannt, où la carte signale un bioherme à Archaeocyathus, qui serait
    sans doute comparable à celui d'Ifrane. Non loin au NE, la carrière de
    Tioute fournissait un calcaire noir.


    Dans le Haut Atlas, nous mentionnerons la carrière de

    Tizi-n'Test
    : une piste de montagne partant du col conduit vers l'Ouest (sur 30 à
    40 km m'a-t-on dit) à une carrière de haute montagne sur le flanc Sud du
    Tichka, au lieu-dit Iguenet'n. L'existence de marbres de diverses
    couleurs y avait été cartée par H. et G. Termier en 1971, qui
    signalaient par ailleurs des marbres "d'une belle qualité ornementale"
    au NW du massif. Ces marbres proviennent du métamorphisme des calcaires
    du Cambrien inférieur : selon Gasquet (1991), les calcaires ont été
    affectés par un métamorphisme général du grade des Schistes Verts, et
    par un métamorphisme de contact sur quelques centaines de mètres au
    voisinage de l'intrusion granitique hercynienne du Tichka (environ 330
    Ma), composée de lames verticales alternantes de granodiorites et de
    diorites. Le métamorphisme de contact a causé l'apparition de nombreux
    minéraux dans les marbres, comme amphiboles, grenats, diopside, calcite,
    épidote, wollastonite, etc. Les marbres du flanc Sud ont été
    redécouverts par un exploitant forestier français, et mis en production
    par GMS pour la Grande Mosquée jusqu'en 1994. Les marbres sont en
    couches verticales, avec diverses couleurs qu'il convient de trier :
    cette carrière était handicapée par un accès difficile pour les camions,
    le manque de place pour les engins et la haute altitude.


    Le "cipolin"

    Vert Chane provient de petites carrières 20 km à
    l'Ouest de Benguerir (dans la Meseta), il est exploité par GMS dans une
    série du Cambrien moyen métamorphique, à pendage 25° S. Le marbre forme
    deux barres de près de 10 m d'épaisseur, plus ou moins décalées par des
    failles transverses. La barre inférieure a été travaillée au câble
    diamanté pendant la construction de la Grande Mosquée ; la carrière
    actuelle se trouve dans la barre supérieure, l'extraction se fait par
    forage et explosif. Il ne s'agit pas d'un cipolin, mais d'un marbre à
    silicates, sans doute dolomitique (il n'y a pas eu d'étude
    pétrographique à notre connaissance), très dur, à lamines rose-brun ou
    noires et quelques lentilles aplaties blanches. Le métamorphisme peut
    résulter soit du métamorphisme général assez élevé dans les Rehamna,
    soit du métamorphisme de contact résultant de la proximité de la grande
    intrusion de granite tardi-hercynien de Sebt-de-Brikiine (daté de 268
    Ma, soit du Permien).

    Bou Acila


    (Meseta) est l'une des plus anciennes exploitations de
    marbre du Maroc : signalée dès 1936 par P. Termier, elle produisait le
    "Skyros africain". Près de la Maison Forestière de Bou Acila se trouve
    une ancienne exploitation au fil hélicoïdal, appelée carrière Lambinet,
    exploitée après guerre par la société Caratlas. Elle est située sur un
    anticlinal étroit de calcaires marmorisés, long de 3,7 km et large au
    maximum de 400 m ; le marbre, vraisemblablement cambrien, surmonte des
    schistes verts rattachés au Précambrien à l'E, il est recouvert d'une
    série volcano-détritique à l'W. Son pendage est très redressé (plus de
    60°WNW). C'est un marbre blanc à grain fin, avec des lamines brun-rouge
    ou noires assez régulièrement disposées, mais fortement étirées
    (linéation bien marquée). Morin (1960) y signale de la chlorite et de
    l'amphibole. Sur les anciennes coupes verticales et horizontales faites
    au fil, se dessine un réseau de fractures brunes ou violacées, procurant
    un aspect bréchique, accompagné de quelques taches noires. Il en
    résulte un marbre très fragile, avec de fines fractures rendant
    difficile l'obtention de blocs sains. Cette carrière, ainsi que ses
    voisines, ne fournit plus que des concassés, qui sont produits en grande
    partie manuellement.


    C - Silurien




    Le Silurien supérieur de

    Tazzarine (dans l'Antiatlas) fournit un
    calcaire bleu-noir fétide, très décoratif par sa richesse en Orthocères
    blancs. La carrière se trouve 10 km à l'ESE de la ville, au pied d'une
    colline cotée 959 m. Le banc à Orthocères, épais de 1 à 1,7 m, est
    inclus dans des argiles vertes ou rouges à filonets de gypse (altération
    de la pyrite), il a été daté du Ludlovien par Choubert en 1938. Les
    Orthocères sont disposés parallèlement à la stratification, et montrent
    un alignement préférentiel, avec la pointe dirigée vers le Nord. Dans la
    carrière Est, le banc à Orthocères a été protégée de l'altération par
    une couverture argileuse de 3-4 m ; il est plus altéré dans la carrière
    Ouest. Le banc est subdivisé par quelques joints onduleux, qui peuvent
    causer un délitage des blocs ; de plus les fractures sont assez proches
    (2 m) et les blocs restants ne dépassent pas 1 à 2 m3. Ces carrières,
    appartenant à une société hispano-marocaine, sont inactives depuis deux
    ans, bien que le matériel d'exploitation soit resté sur place : les deux
    gardiens s'occupent en dégageant des Trilobites de leur gangue.
    D'autres affleurements discontinus de calcaires siluriens à Orthocères
    se trouvent dans les régions de Foum Zguid et Tata, sans doute aussi en
    d'autres lieux de la bordure Sud de l'Antiatlas jusqu'à la province de
    Es Smara.


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    Fig. 8 - Carrière de calcaire noir à Orthocères de Tazzarine





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    Fig. 9 - Orientation des Orthocères vers le nord sur un affleurement à Tazzarine


    D - Dévonien


    Les carrières de

    Tiflet exploitent le Dévonien inférieur de la
    Meseta ; les cartes indiquent un anticlinorium étroit (2 km de large sur
    20 km de long), complexe (trois bandes de Silurien et intrusions
    granitiques), et faillé longitudinalement. Le calcaire affleure assez
    mal, sur une surface ancienne recouverte de Quaternaire ancien. C'est un
    calcaire bioclastique gris clair légèrement violacé, fortement fracturé
    et recimenté par un réseau de filonets gris (brèche tectonique
    monogénique). Les carrières, situées 5 km au S de Tiflet, sont
    exploitées par des moyens antiques : le dégagement des importants
    remplissages karstiques est fait à la pelle et à la pioche, les blocs
    extraits au fil hélicoïdal avec du sable, ou encore avec des trous de
    mine forés à la barre à mine et à la masse. Il en résulte des blocs
    informes, retaillés plus ou moins à la broche et à la massette.


    A

    Ben Slimane, les calcaires du Dévonien moyen-supérieur forment
    de bons affleurements, à pendage subvertical ; ils sont affectés de
    nombreuses failles N-S . Il s'agit d'un calcaire récifal gris violacé,
    très décoratif, à grands polypiers lamellaires et branchus, et quelques
    stylolites bien cimentés. On y voit une carrière en cours d'ouverture,
    incluant une importante installation de concassage, et une carrière
    artisanale procédant par tirs isolés de poudre noire et fente aux coins,
    les blocs étant tirés par un treuil manuel. Plus loin, une troisième
    carrière est exploitée par Marbre Diffusion-Promomarbre : sous la
    direction de A. Carli, la découpe est faite au câble diamanté, ce qui va
    permettre l'exportation de blocs correctement équarris.


    La pierre d'

    Erfoud (Antiatlas oriental) était extraite dans une
    petite carrière à 12 km au SE de la ville. Il n'y a qu'un seul banc de
    calcaire fossilifère, riche en Goniatites, Orthocères et Clyménies ; il
    est épais de 1 m au maximum, et perd de l'épaisseur vers le NE. Son
    pendage, faible, est dirigé vers le SE. Ce niveau de calcaire pélagique
    est attribué au Famménien discordant par Michard (1976, p.65-66) ; c'est
    un calcaire à grain assez fin, de couleur naturelle bleu sombre ; il
    est sans doute riche en pyrite à l'origine, car dans la zone oxydée qui
    est exploitée la pierre est brune, avec des lits et nodules irréguliers
    de limonite. On remarque aussi des taches roses colorées par des oxydes
    de manganèse. La carrière, très superficielle, est abandonnée depuis
    deux ans ; elle a été exploitée simplement par forages et coins ; des
    blocs ont été envoyés en Italie, d'autres sont sciés par l'entreprise
    Marmar à Erfoud avec un antique châssis à sable (2 cm/heure). La même
    entreprise polit sommairement les plaques avec une genouillère, effectue
    un rebouchage avec une résine et du ciment blanc, et découpe des tables
    et objets de décoration : cependant, le polissage initial étant
    insuffisant, les tables sont enduites de vernis synthétique, et c'est ce
    vernis qui est poli à la main avec des papiers abrasifs et de l'eau
    (grades 60 à 600), puis lustrés à la brosse rotative. Une autre carrière
    est mentionnée 8 km au SW de Rissani.


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    Fig. 10 - Calcaire d'Erfoud, à Orthocères et Goniaites





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    Fig. 11 - Forage de trous à la barre à mine, à Ben Slimane


    E - Carbonifère


    Dans la Meseta, entre Boujad et

    Khénifra se trouvent de larges
    affleurements d'une barre de calcaire bleu-noir à Entroques et
    Brachiopodes, faiblement marmorisé, avec filonets blancs, appartenant au
    Viséen : bien que nous n'ayons vu que des exploitations de concassage,
    il existerait une carrière de blocs. De même on nous a signalé une
    carrière de calcaire noir dans le secteur de l'oued Cherrat au SW de
    Rabat.


    Parmi les granites hercyniens, le petit massif d'

    Oulmès, au SW de
    Meknes, est exploité par Promomarbre, qui extrait un granite gris clair
    appelé Gris Pharaon, avec grains de couleur grenat. Selon Mrini et al.
    (1992), le massif est composé de granites à deux micas et de granites
    fins à silicates d'alumines, datés de 262 à 291 Ma, c'est à dire du
    Permien (granite post-tectonique).


    D'autres ressources en granites se trouvent dans la Meseta : massif des
    Jbilet au N de Marrakech (granite hyperalumineux, 330 Ma), granites à
    biotite et leucogranites des Rehamna (265-268 Ma, Permien), granites à
    biotite et granites à deux micas des Zaër (279-303 Ma, Carbonifère
    supérieur) ; cependant les granites hercyniens n'ont pas fourni
    jusqu'ici de roches ornementales de couleur très attrayante. Par contre
    des granites rouges précambriens seraient à prospecter dans le bouclier
    saharien, si ce n'était la distance et l'éloignement.




    F - Mésozoïque




    Dans le Lias de la bordure N du Haut Atlas, la petite carrière d'

    Azilal est
    en début d'exploitation, sur un replat très karstifié : c'est un
    calcaire à grain fin, compact, avec onchoïdes, lits de grosses
    gravelles, gros fragments de coquilles, et nombreux verriers. La couleur
    est beige à vert clair, avec un niveau rose à rouge foncé de 0,7 m ;
    les bancs peuvent atteindre 2 m. L'exploitation se fait avec des moyens
    réduits, par forage et cordeau détonant (ce qui est dangereux dans un
    calcaire fragile). Selon la carte au 1/100000 (1982) il s'agit des
    calcaires sinémuriens d'Imi-n'Ifri, qui forment une importante masse et
    présentent encore de larges possibilités.


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    Fig. 12 - Découverte et creusement d'une tranchée à Azilal


    La pierre de Boujad est un calcaire beige à jaune, d'âge Turonien (avec les ammonites Pseudaspidoceras et Vascoceras),
    appartenant à la série transgressive du Bassin des Phosphates. Outre
    une carrière ouverte à El Goufaf au NW de Oued Zem, des blocs ont été
    ramassés en surface autour de Boujad pour la construction de la Grande
    Mosquée ; les bancs ont une épaisseur limitée (0,8 m).


    Dans le Sénonien d'Agadir, la carrière de Tarhazoute (au lieu-dit

    Agouni,
    15 km au N d'Agadir) a produit une calcarénite beige-jaune, légèrement
    poreuse mais sonore ; des lentilles riches en fragments de coquilles
    dissoutes lui donnent un aspect de "travertin". On observe, sous une
    couverture de 12-15 m d'argiles vertes à bancs calcaires, deux barres de
    calcarénites à stratification légèrement obliques, avec une surface
    supérieure couverte de ripple marks, et un pendage d'environ 15 °
    vers le S : la masse supérieure a une épaisseur de 4 m, la barre
    inférieure, un peu moins épaisse, est lenticulaire (c'est un remplissage
    de chenal). Cette carrière d'assez grande taille pour le pays, a été
    exploitée par havage et sciage au câble diamanté, elle est actuellement
    inactive. De nombreuses fractures irrégulières affectent les masses et
    ont certainement limité la récupération. Les réserves sont faibles, car
    les gros bancs semblent disparaître à distance, et l'épaisseur de la
    couverture s'accroît vers le S.


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    Fig. 13 - Calcarénite d'Agouni près d'Agadir, le banc inférieur est un remplissage de chenal






    Dans la région d'


    Ait Benhaddou au NW de Ouarzazate se trouve un
    calcaire coquillier rose brun, avec de nombreux stylolites en tous sens
    et des trous, ainsi qu'un calcaire à grain fin esquilleux, de couleur
    blanc cassé ; ces roches sont produites par Caronyx, nous n'avons pas vu
    ces carrières.


    G - Tertiaire




    Le calcaire Crème

    Saiss, produit par Promomarbre, provient d'une
    carrière au SE de Meknès : il s'agit d'un calcaire micritique beige
    clair, se polissant bien, d'aspect noduleux, avec un réseau de fissures à
    remplissage de calcite palissadique, rappelant certains travertins ; le
    remplissage étant parfois incomplet, un masticage est nécessaire. Selon
    la carte géologique, il s'agit de la formation des Calcaires lacustres
    du Saiss, attribués au Pliocène.


    Le travertin de

    Taroudannt, appelé aussi Roudani, provient de la
    localité de Touraght à 25 km au S de la ville ; selon la carte au 100
    000 de 1983, la carrière serait située sur une butte isolée de 400 x 600
    m (cote 482), attribuée au Plio-Villafranchien. Elle a été intensément
    exploitée par GMS. pour la Grande Mosquée, par coupes horizontales à la
    haveuse, et par coupes verticales par forage ou sciage au câble. Elle
    est aujourd'hui arrêtée ; la carte n'indique aucun autre gisement de la
    sorte dans la région.


    H - Quaternaire ancien




    Les onyx calcaires de Ouarzazate étaient produits près de Skoura dans la
    vallée du Dadès en amont du barrage : la carrière d'Aguelmous se trouve
    à 26 km à l'ENE de Ouarzazate, celle d'Afra à 29,5 km. Les couches
    d'onyx reposent sur des sédiments continentaux de Pontien-Pliocène, et
    sont recouvertes par le Quaternaire ancien. Dans la carrière d'

    Afra,
    qui devrait être réactivée prochainement par Caronyx, on observe un
    banc de 1,5 m d'onyx translucide de couleur ambrée, recouvert de
    calcaires gréseux conglomératiques ; 1,5 m plus haut un petit niveau
    d'onyx blanc et gris est clairement interstratifié dans des calcaires
    gréseux. L'exploitation a été faite sur une faible surface au câble
    diamanté.


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    F


    ig. 14 - Deux bancs d'onyx calcaire ambré, séparés par un niveau de conglomérat (Afra)


    A

    Aguelmous, la petite carrière exploitée jadis par des
    moyens rudimentaires, montre deux couches d'onyx blanc à gris (1,5 et
    0,5 m) intercalés dans les calcaires gréseux conglomératiques. Dans le
    lit de l'oued voisin l'onyx apparaît en filons dans les conglomérats. Ce
    type de gisement est assez surprenant, car les onyx calcaires que nous
    avons observé jusqu'ici (Espagne, Crète) formaient des remplissages de
    cavernes : ici il devait s'agir de dépôt dans des dépressions lacustres,
    alimentées par des eaux venant de profondeur (filons observés dans
    l'oued).


    Quoi qu'il en soit, l'onyx ambré d'Afra est une roche intéressante par
    sa couleur homogène et sa transparence, même si la fracturation limite
    les blocs à un volume de l'ordre du mètre cube.




    D'autres onyx calcaires ont été signalés à Erfoud (radier de l'Oued
    Ziz), et dans le Lias de Ras el Ma près de Taza (Moyen Atlas).




    Les "travertins" de

    Bouskoura proviennent de la banlieue Sud de
    Casablanca : les carrières se trouvent de part et d'autre de l'autoroute
    entre Sidi Messaoud et Bouskoura, au niveau de la station d'essence
    Somepi. Deux des carrières sont abandonnées : l'une était la carrière
    Liscia, l'autre montre sous 16 m de recouvrement 2,2 m de calcarénite
    jaune ocré, lumachellique, poreuse, à grandes coquilles dissoutes. La
    carrière Ismarbres semble la seule en activité, par découpage au câble
    diamanté sur une hauteur de 3,5 m : c'est une calcarénite grise à
    blanche, à grain plus fin, avec comme défauts des géodes et quelques
    lits de galets. Des blocs de 3-4 m3 sont produits, à peu près équarris,
    grâce à une fracturation modérée. Les réserves sont faibles, du fait de
    la trop grande proximité des faubourgs de Casablanca. Selon la carte au
    1/100000 de 1987, ce niveau correspond aux calcarénites marines du
    Pliocène moyen-supérieur, recouvertes de calcarénites dunaires du
    Quaternaire ancien.


    Une calcarénite poreuse jaune ocré, de nature similaire, est extraite à

    Bir Jdid, 40 km au SW de Casablanca.


    Signalons enfin pour l'amateur visitant le Maroc, l'intérêt des minéraux
    et des fossiles. Bien que beaucoup de mines soient maintenant fermées,
    les revendeurs proposent encore au long des routes de l'Atlas quelques
    beaux minéraux (aragonite, barytine, stibine, galène, azurite,
    vanadinite...). Parmi les fossiles, mentionnons les Trilobites du
    Maïder, excavés par de nombreux prospecteurs dans des tranchées (elles
    fournissent de bien meilleurs spécimens que les récoltes en surface),
    puis minutieusement dégagés. Les dents de requins des phosphates, bien
    que leur vente ne soit pas admise par la Société Chérifienne des
    Phosphates, sont également dignes de collection. Ne parlons pas des
    blocs polis à Orthocères et Goniatites, provenant des chutes des
    carrières d'Erfoud : ils sont décoratifs, mais sans intérêt pour la
    paléontologie (la forme extérieure est détruite), ni des Ammonites de
    grande taille en provenance du grand Sud, dont les ornements sont en
    grande partie reconstitués par sculpture!. Au total, cette activité
    artisanale occupe des centaines de terrassiers, décapeurs et revendeurs.



    4 - Conclusions





    On rencontre encore des carrières exploitées par des méthodes anciennes
    comme le simple démantèlement des massifs fracturés à l'aide de coins et
    leviers, les tirs isolés de poudre noire dans des trous forés à la
    barre à mine et à la masse, la découverture manuelle à la pioche et à la
    pelle ; une installation de fil hélicoïdal fonctionne encore à Tiflet.
    Certaines carrières, de marbres ou de granites, pratiquent l'abattage
    par trous rapprochés chargés au cordeau détonant, même dans des roches
    fragiles au choc. Dans une grande partie des carrières visitées, la
    fracturation limite sérieusement la dimension des blocs.




    La taille des carrières est dans l'ensemble très modeste, aucune
    n'atteint la dimension industrielle et n'est organisée pour
    l'exportation. Il est en effet très facile d'ouvrir des carrières, même
    pour des personnes sans compétences techniques ni capacités financières :
    on engage une douzaine d'ouvriers et on leur fournit quelques outils de
    base (pioches, pelles, broches, masses, barre à mines, treuil manuel).




    Le câble diamanté a été introduit par les techniciens italiens dans les
    carrières des Grandes Marbreries du Sud (marbres, et aussi granites de
    Tafraoute), ouvertes pour la construction de la Grande Mosquée, mais
    certaines sont revenues à l'explosif depuis son achèvement.




    Les carrières ont maintenant une faible activité, ou bien sont fermées.
    Nous avons cependant rencontré une entreprise qui ouvre de nouvelles
    carrières, et prospecte de nouveaux sites, en vue de produire des blocs
    de standard international destinés à l'exportation.




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    Fig. 15 - Dans la carrière de Tazzarine inactive les deux gardiens
    dégagent méticuleusement des Trilobites, avec un piston de mobylette et
    un rayon de roue meulé en pointe






    La transformation a débuté dès 1912, mais ne s'est développé qu'après
    guerre : en 1978 on comptait 23 châssis, dont deux à lames diamantées.
    La marbrerie Liscia, la plus importante à l'époque, sciait alors 35000
    m2 par an, sur un total de 63000. L'interdiction d'importation de
    tranches finies en 1968, et celle des blocs en 1977, ne parvinrent pas à
    enrayer la régression





    Actuellement GMS, avec son usine d'Agadir (établie pour la construction
    de la Grande Mosquée), est la plus importante société ; malgré un
    matériel assez récent, la production et la transformation semblent
    stagner. Une seule entreprise (Promomarbre) semble en développement,
    avec l'exportation en vue.




    La production du Maroc n'a jamais été très importante. Les entreprises
    se sont contenté jusqu'ici du marché intérieur ; les exportations
    actuelles, pour lesquelles nous n'avons pas de statistiques, paraissent
    limitées à quelques de blocs de calcaires fossilifères (Erfoud,
    Tazzarine).




    La Loi Minière, maintenant très favorable, comprend plusieurs régimes
    d'autorisations selon la propriété des terrains (indications de A. El
    Habla) :




    a - sur les terrains relevant de l'administration des Eaux et Forêts,
    dont dépendent de vastes surfaces, la réglementation est bien précise :
    les permis sont attribués par décret, dans un délai d'un mois seulement
    (les carriers français apprécieront), et renouvelables tous les trois
    ans. L'exploitant paie 180 dirhams (108 FF) par mètre cube
    commercialisé, plus une redevance à la commune.




    b - sur les terrains des "Domaines", qui correspondent aux parcours de
    pâturage collectif des tribus, et ne sont pas cultivés, les attributions
    sont faites par le Ministère de l'Intérieur. Elles ne sont pas
    attribuées automatiquement à tout demandeur, et demandent plusieurs
    mois.




    c - sur les terrains privés : le terrain peut être loué ou acheté au
    propriétaire, l'attribution est faite par les autorités provinciales.




    Les contraintes d'environnement ne sont pas exorbitantes, on demande
    seulement que les exploitations ne soient pas visibles depuis les routes
    ou les circuits touristiques, il n'y a aucune obligation de remise en
    état du terrain à la fin de l'extraction.




    Les entreprises étrangères, qui étaient autrefois obligées de s'associer
    à 51 % à un sujet marocain, ne sont plus soumises maintenant à cette
    obligation.




    Aucune capacité technique ou financière n'est exigée, si bien que l'on
    voit certains entrepreneurs se lancer dans l'exploitation de carrières
    avec des moyens dérisoires.




    Le Maroc possède encore de vastes possibilités avec les granites
    précambriens du Sahara, les marbres et calcaires (blancs, rouges, noirs)
    du Cambrien, les calcaires jurassiques de l'Atlas, etc.



    Références





    Bouhaouli A., Caraman V. et Hilali El A., 1979, Les marbres du Maroc, Mines, Géologie et Energie, Rabat, n° 45, p. 35-102.




    Carte Géologique du Maroc au 1/1000000, 1985, Editions du Service Géologique du Maroc.




    Cherotzky G., 1968, Les serpentines au Maroc, Mines et Géologie, Rabat, 28, p.37-39.




    Debrenne F., 1964, Archaeocyatha, contribution à l'étude des faunes
    cambriennes du Maroc, de Sardaigne et de France, Notes et Mém. Sercice
    de la Carte Géol. du Maroc, Rabat, 179.




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    Lamtahri F., 1979, L'industrie du marbre au Maroc, Mines, Géologie et Energie, Rabat, n° 45, p. 113-122.




    Michard A., 1976, Eléments de géologie marocaine, Notes et Mém. Sercice de la Carte Géol. du Maroc, Rabat, 252, 408 p




    Morin P., 1960, Les marbres d'origine métamorphique du Maroc central
    (géologie et problèmes d'exploration), Mines et Géologie, Rabat, 11, p.
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    Motinot R., 1959, La Maroc et ses marbres, Le Mausolée 274 et 276.




    Mrini Z. et al., 1992, Chronologie Rb-Sr des granitoïdes hercyniens du
    Maroc : conséquences, Bull. Soc. Géol. France, 163/3, p. 281-291.




    Piqué A. et Michard A., 1989, Morrocan Hercynides : a synopsis, Am. J. of Science, 286-330.




    Termier H. et Termier G., 1971, Le massif granodioritique du Tichka
    (Haut Atlas Occidental, Maroc), Notes et Mémoires du Service Géologique,
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      الوقت/التاريخ الآن هو الإثنين 06 مايو 2024, 09:19